Une journée à la DigitalTech Conférence

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Vendredi 3 décembre 2021, je suis allée avec Robin du pôle innovation d’e-care à la Digital Tech conférence sur le thème de l’innovation vertueuse.

Rendez-vous était donné à 9h devant le couvent des jacobins, ce superbe édifice détenu par Rennes Métropole depuis 2002 et devenu en 2018 le Centre des Congrès. Le beau temps n’était pas au rendez-vous mais il y avait du monde à attendre sous la petite pluie bretonne pour rentrer à la DigitalTech.

Lors du mot d’accueil à la Nef (d’une capacité de 200 à 400 places assises, située dans l’ancienne église du Couvent des Jacobins), Daniel Gergès du Poool a exprimé son émotion de pouvoir réaliser cette édition malgré le contexte sanitaire et après l’annulation de beaucoup d’évènements de ce type l’année dernière.

Patrick Gros de l’Inria nous a quant à lui, mis dans l’ambiance dès le départ, en relevant que le deep learning, cette technologie qui est très souvent mise en avant et louée ces dernières années, consomme une grosse quantité d’énergie dont une certaine partie est générée par des usines charbon.

Jean-François Kerroc’h de Destination Rennes était également sur la scène et a montré également son enthousiasme à la réalisation de cet évènement une année encore au couvent des jacobins.

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Après cette introduction, je suis restée à la Nef après assister à la conférence Réinventer le progrès, c’est possible !  par François Miquet-Marty qui est Fondateur et président de l’institut de sondages Viavoice et du centre de prospective GCF (Global Center for the Future) et qui a coordonné l’ouvrage collectif “Réinventons le progrès”, paru fin 2020 aux Éditions de l’Aube.

Cette conférence nous a permis de nous interroger sur la notion de progrès. Qu’est-ce que le progrès ? La technologie est-elle toujours synonyme de progrès ? La société se divise et se fragmente et le progrès ne signifie pas la même chose pour tout le monde. Les « progrès » technologique ne le sont pas pour tout le monde. L’innovation a-t-elle un sens si elle ne répond pas aux attentes des gens, si elle n’est pas réalisée au profit du plus grand nombre ?

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Je me suis ensuite rendue dans la salle des Horizons située en haut du couvent des jacobins avec une vue imprenable sur Rennes pour réfléchir sur le rôle l’intelligence artificielle et de la data dans la nutrition. Cette conférence était assurée par Daniel Trocmé, directeur de la stratégie d’Adventiel, et Chloé Jolivel, ingénieure agronome spécialiste de l’IA. 

Cette conférence a commencé par un constat peu réjouissant à savoir que les maladies cardiovasculaires augmentent, nos ressources se rarifient (eau, pétrole, …), l’effet de serre augmente et la biodiversité s’effondre, les surfaces disponibles diminuant de plus en plus, il existe un risque de famine globale.

Un côté positif peut néanmoins être retenu dans le progrès c’est que le coût relatif du blé a diminué. 1kg de blé représentait 1h de salaire en 1900 et représente aujourd’hui 1minute de salaire.

Afin de réduire les évolutions négatives, les solutions proposées sont qu’il faudrait réduire ses déchets, diminuer la part protéine dans notre alimentation et investir dans des technologies pour créer des agricultures durables.

L’utilisation de l’IA peut aider pour ce dernier point en aidant notamment au suivi des élevages, de la santé des animaux et/ou des plantes mais il faut prendre garde à conserver notre indépendance en matière d’IA car aujourd’hui les principaux services d’IA sont fournis par IBM, Microsoft, Amazon, Google et Alibaba.

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Après être passé à l’espace Démo où nombre de nos clients s’y trouvaient (Purecontrol, Digital4better, Kifftoncycle, …), retour à la Nef où j’ai assisté à mes deux dernières conférences de la matinée.

La première que j’ai particulièrement appréciée portait sur les sociétés à impact et était présentée par la cofondatrice de LITA.co, pionnier de la finance écologique et sociale, Eva Sadoun se définit comme entrepreneure et activiste, qui est également coprésidente du Mouvement Impact France. L’entreprise sociale, LITA.co permet aux citoyens d’investir directement dans des projets à impact social et environnemental. Cette entreprise est notamment à l’origine de l’application Rift, sortie fin 2020 et qui porte l’ambition d’être le « Yuka de l’épargne ».

La deuxième consistait en la présentation d’applications concrètes du numérique dans des domaines au cœur de l’innovation vertueuse : la protection du vivant, la solidarité et la formation avec Kermap, une start-up qui utilise les données spatiales pour l’aménagement du territoire et l’agriculture durable, Entourage, une application au service des sans-abris, et l’Institut Marie-Thérèse Solacroup.

La preuve que le numérique et la technologie peuvent être source de progrès social.

C’était l’heure de la pause déjeuner que nous avons passé en compagnie d’un de nos clients, la société ASTOLABE CAE qui est une scop spécialisée dans le développement de projets ou de prestation de services autour des métiers du numérique ayant pour objectif est de favoriser l’autonomie et l’émancipation de nos membres sur un modèle d’économie sociale et solidaire (ESS).

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Après la pause, j’ai commencé par la conférence « tous anti covid » qui présentait la genèse de la création de cette application grâce à l’intervention de Vincent Roca qui dirige Privatics depuis fin 2019 une équipe de recherche Inria spécialisée dans le respect de la vie privée et la protection des données personnelles et Céline Cholez, sociologue au Laboratoire PACTE qui s’intéresse à l’émergence et au déploiement d’innovations pour soutenir la résilience de populations dites vulnérables et qui mène actuellement une enquête internationale sur les solutions mobiles de contact-tracing pour lutter contre la pandémie de la covid19.

Sa conception a été compliquée car il fallait faire la balance entre la collecte de données de santé permettant de mieux suivre l’évolution du virus et la protection de la vie privée.

Au final, pour ces raisons, il a notamment été choisi de réaliser une application développée en France alors que nombre de pays ont choisi la solution Google (seulement deux pays d’Europe ont développé une application indépendante).

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Puis je suis allé à la Nef voire la conférence sur le thème suivant « la technologie menace-t-elle la démocratie ? ». Cette conférence était menée par Irénée Régnauld, consultant et chercheur associé au laboratoire COSTECH de l’Université de Technologie de Compiègne, co-fondateur de l’association technocritique Le Mouton Numérique, il tient également le blog « Mais où va le web ? » qui interroge les transformations sociales et politiques induites par les nouvelles technologies et le numérique en particulier qui a publié en  2020 « Technologies partout, démocratie nulle part”, plaidoyer pour que les choix technologiques deviennent l’affaire de tous » chez FYP, avec Yaël Benayoun.

Sa réponse sur le thème de la conférence était assez tranchée, à savoir que selon lui la technologie menace la démocratie dans la mesure où la démocratie est la capacité des citoyens à prendre des décisions et que la technologie ne les aident pas forcément à prendre des décisions.

Les solutions pour lui sont plutôt la réalisation de conventions citoyennes et l’ouverture de débats avec les citoyens sur l’impact de la technologie.

Il a notamment rappelé, comme lors de l’introduction de Patrick Gros de l’Inria, que le deeplearning avec un impact environnemental très important, qu’il y avait plusieurs scandales dont notamment l’affaire Snowden. Pour rappel, Edward Joseph Snowden est un lanceur d’alerte américain. Informaticien, ancien employé de la Central Intelligence Agency (CIA) et de la National Security Agency (NSA), il a révélé l’existence de plusieurs programmes de surveillance de masse américains et britanniques.,

Enfin, je suis allée assister à mes deux dernières conférences de cette journée.

La première était « Fake news, pour des données fiables, traçables et souveraines ». Elle était animée par Arnaud Wassmer et étaient présents Laurent Amsaleg dirige l’équipe Linkmedia au sein de l’IRISA,  Mathieu Desoubeaux est le dirigeant d’Imatag, société rennaise issue de l’INRIA et reconnue mondialement pour son expertise en tatouage numérique (ou filigrane invisible) et Michel Le Nouy qui dirige l’équipe informatique Banque de Contenus et connaissances de Ouest-France.

L’ensemble de ces intervenants n’étaient pas très optimistes à la vue de la diffusion de plus en plus massive de fake news et l’absence de contrôle de ces informations avant publication. Ils ont invité à prendre du recul par rapport à toute information qui nous serait diffusée et de vérifier soit même les sources et preuves pour se faire soit même un avis sur les sites et/ou personnes fiables.

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La deuxième portait sur les « Deepfakes, pour une intelligence artificielle éthique et responsable » animée par Arnaud Wassmer et où intervenaient Amine Kacete travaillant sur ces sujets au sein du laboratoire Intelligence Artificielle de l’IRT b<>com et Alain Droniou est doctorant à l’Institut des Systèmes Intelligents et de Robotique.

Pour rappel le deepfake est une technique de synthèse multimédia reposant sur l’intelligence artificielle. Elle peut servir à superposer des fichiers vidéo ou audio existants sur d’autres fichiers vidéo (par exemple changer le visage d’une personne sur une vidéo) ou audio (par exemple reproduire la voix d’une personne pour lui faire dire des choses inventées).

Plusieurs exemples de deepfake nous ont été montré et notamment l’évolution de la technologie en matière de génération de faux visage (personnes n’existant pas réellement).

A ce jour il est possible de les détecter mais Quid à l’avenir ?

En synthèse, cette Digital Tech Conférence 2021 était une journée très enrichissante. Malgré les constats actuels portants peu réjouissants (sur le plan social, de l’environnement, de la malnutrition ou encore de la démocratie), pouvoir échanger avec tous ces gens qui cherchent à faire changer le monde dans le bon sens, à savoir dans un sens plus équitable pour tout le monde, est réjouissant et porteur d’espoir.

Cela nous donne encore plus envie de croire et d’aider au développement des projets des sociétés innovantes et/ou des entreprises sociales et solidaires.

D’ailleurs si vous aussi vous voulez donner une raison ou mission vertueuse à votre entreprise, nous vous rappelons que nous pouvons vous accompagner dans la rédaction de vos statuts afin qu’ils soient en conformité par rapport aux critères de l’économie sociale et solidaire ou à la qualification d’entreprise à mission.

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